« Je vous souhaite d’avoir des rêves à n’en plus finir, et l’envie furieuse de les réaliser » J. BRE
Bâbord ou tribord mais tout sauf par-dessus bord- Episode 2 Eric Mousseron Dufort
2010-2018 le Rebond
Éric se réveille de deux mois de coma, et va se relever très doucement.
De longs mois d’hôpital pour réapprendre à vivre, une organisation avec les équipes médicales et des allers-retours pour rentrer à la maison.
Bouger, se lever, s’habiller, manger seul n’est plus possible.
Il ne mesure pas à quel point il est cabossé, ne veut pas croire en la perte de ses facultés cognitives, ses troubles de la motricité et de l’équilibre. Retrouvera-t-il le sentiment de satiété, la perception du chaud et du froid…?
Après des efforts de rééducation, le monde n’est plus visible, ni lisible pour lui ; il comprendra plus tard le terme d’anosognosie utilisé lorsqu’un individu ne veut pas admettre sa condition. Il met 4 ans à comprendre la notion de « l’oubli à mesure » : oublier ce que l’on a décidé deux minutes avant, oublier de penser, de manger ; alors qu’il a perdu le goût, son nouveau curseur de plaisir est l’étincelle qui illumine le regard de sa femme quand il la complimente sur une recette.
Il va connaître le dévouement et l’humanité des médecins, d’auxiliaires de vie d’exception qui le consolident autant moralement que physiquement. Il va également croiser « quelques horreurs » totalement inadaptées à leurs tâches.
Il appartient maintenant au groupe des cérébraux-lésés, ce qu’on appelle pudiquement « le handicap invisible » : ses amis et relations disparaissent. Seuls les yeux et les paroles douces de sa femme vont lui faire admettre ce qu’il est devenu, ce qui lui sera maintenant possible et impossible après son traumatisme crânien, car il revient de très loin.
De prise de conscience en prise de conscience, Éric va soulever les masques trompeurs pour comprendre qu’il n’a plus le même rythme et ne pourra ni reprendre son activité professionnelle, ni enseigner à nouveau.
Il réalise sa « fatigabilité », il a dû remplacer « puissance de travail » par « patience, concentration, persévérance, ténacité... »
Il se découvre avec d’autres séquelles d’un cérébro-lésé, avec les difficultés à gérer ses colères, et ses « pétages de plomb » émotionnels.
Avant son accident, il était branché sur 220 volts et encaissait des pointes à 380, aujourd’hui il est réduit à 110 et malgré lui, il disjoncte...
Il « monte dans les tours » plusieurs fois en me racontant qu’il découvre l’exploration de l’autre, la délicatesse, le respect. Mais aussi l’avidité de celui qui a vu l’opportunité de récupérer son entreprise, le mensonge, l’indifférence, l’incompréhension qui le blessent.
En quelques mois ses relations sociales se sont clairsemées, mais il a acquis un solide carnet d’adresses de médecins et spécialistes !
Il va passer des caps extraordinaires comme une opération qui lui « permet de voir dix fois mieux qu’avant l’opération, mais mille fois moins qu’avant l’accident. »
Une victoire d’apprendre à sortir, et se débrouiller seul. Des années de combat pour lui permettre de retrouver une relative autonomie avec une énergie qui surprend le monde médical...
« Je vous souhaite d’avoir des rêves à n’en plus finir, et l’envie furieuse de les réaliser »
Éric a changé de jeu de voiles, il s’est habitué à ses nouveaux réglages : sa canne blanche, qu’il a refusé au début, devient l’étai d’une nouvelle vie encore à construire.
Sa nouvelle activité donner tous les jours la preuve de son handicap invisible comme présumé coupable.
Trouver la légitimité pour être crédible, reconnu et soutenu par la société civile, et rentrer dans la case du « 80 % handicapé ». Une traduction ? Sa résilience pour continuer à se battre sept ans après pour ses droits et la mise à jour de ses dossiers administratifs de banque et d’assurance !
Heureusement, Éric a écouté Jacques Brel en se lançant dans sa nouvelle vie.
Sa nouvelle mission : contribuer à faire reconnaître la lésion cérébrale, invisible à l'œil nu, comme véritable handicap. Très actif et reconnu dans sa région, Eric sera au passage le prochain président du Rotary E-Club France D1780.
Il va devenir l’ambassadeur du combat quotidien des personnes cérébraux-lésées afin de prévenir du handicap invisible, qui nous guette toutes et tous, avec la vie stressante et mouvementée que nous impose le XXIe siècle.
Il a démarré par une performance, l’écriture de son roman, rédigé à quatre mains en six mois.
Un programme de financement participatif a été lancé le 14 novembre jusqu’à début janvier 2019, nous pouvons l’aider à poursuivre cette aventure en participant à :
▪enregistrer un livre audio pour les personnes malvoyantes/cérébraux-lésées,
▪ tourner le pilote d’un film de 52’ pour une série télévisée
▪ activer une transat-Handi-Valide « La route du Ti’punch » en 2020
Pourquoi vous associer à Eric Mousseron-Dufort et moi-même ?
Pour faire bouger les lignes et conjuguer autour de nous la campagne :
#takeyourtime & t#akecareofyou
C’est une première de vous solliciter directement pour un geste léger : top et middle managers, banquiers, assureurs, CEO, CTO, COO, assistants …
Tous suivez-nous pour soutenir directement le projet transmission à son démarrage : https://www.kocoriko.fr/projects/transmission (avec la promesse de remboursement si le premier plafond n’est pas atteint, mais je n’y crois pas !).
Pour aller plus loin, et notamment si vous voulez une place sur le bateau aux côtés d’Éric Mousseron Dufort pour la transat !
Bon vent et pensez à vous : #takeyourtime & t#akecareofyou
ET VOUS quel est votre RÊVE ?
Sandra Blanc Mesnel, Dreamaker
Pour Eric Mousseron Dufort, et tous ceux qui ont envie de réaliser leurs rêves..